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Aux marches de la Treille
 
(sur l’air de “aux marches du Palais"...)
 
Aux marches de la Treille
Aux marches de la Treille
Y’avait deux p’tites fillettes
Qui se contaient bleuettes.
 
Croisèrent deux hidalgos
Sortirent leurs banjos
Y z’étaient en goguette
Et se firent la fête !
 
La nuit vint à passer
Sur le pavé mouillé
Y’avait rien à redire
Juste un beau souvenir.
 
D’une nuit à chanter
Des mots de liberté
Qu’importe de la suite
La la la la la la
 
Les fleurs jamais ne meurent
Les fleurs jamais ne meurent
La la la la la la...
 
 
Il est monté dans le train. Comme tous les matins, déplié son journal
et regardé autour, autour et alentour s'il n'y avait pas quelqu'un qui lui
voulait du mal.
La journée s'annonçait plutôt bien : le ciel s'était mis bleu et le soleil
avait daigné sortir un grand drapeau.
Au fond du wagonnet, y'avait toujours les mêmes, et là, de l'autre côté,
y'avait la p'tite Julie qui mangeait ses bonbons, son p'tit cartable au dos,
son p'tit nez retroussé.
Le train dodelinait à travers la banlieu. Il préférait fermer les yeux et
penser à dimanche, le bord de la rivière, le jardin ouvrier.
C'était un jour de Mai...
Restait encore une heure avant le terminus. Il ouvrit le journal, histoire
de passer le temps, et sous ses yeux hagards s'étirèrent des chiffres ou
plutôt des pour cent et des milliers de voix qui s'accordaient ensemble.
Il ferma la gazette et, baissant les paupières, compta les tours de roues
vers la prochaine gare. Descendit calmement, scruta les yeux brillants tout
au fond du tunnel, et sans un regard, se coucha sur la voie.
 
passer vite sur les pavés mouillés de décembre,
grise place enguirlandée deses enluminures factices,
oublier la frénésie de la saison,
ignorer tout dece qui se prépare, vouloir raser les murs, vite, rentrer dans son antre,
et pourtant laisser la musique lancinante évoquer d'autres mois de décembre,
s'arrêter un instant et regarder l'enfant qui n'a pas assez de tous ses yeux
pour avaler la vitrine en entier, illusion, encore une, il s'en nourrira
jusqu'à plus soif, et oubliera pour se jeter dans une autre... repartir à
pas lents, se retourner au lieu de se claquer la tête contre les murs, juste
pour vérifier si tout celà est bien vrai.... s'attacher à un autre regard,
juste une impression de douceur et de grande fatigue dans les yeux gris, là,
juste à votre portée, ne rien dire, juste entendre les mots muets hurlants
à la bêtise, se dire que celui-là doit être un tendre juste, qu'il est
tombé du ciel, par hasard, que ce n'est pas sa saison, saisir encore un
regard sous les paupières mi-closes, reculer à petits pas et s'enfuir,
un rêve au fond des yeux.
 
Chris Coulon
 
 

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