| ACCUEIL | | - Je dis soir,
- La petite maison d'Elise a fermé ses volets, paupières baissées sur des rêves d'enfants, dans la nuit de Décembre. Les gouttes de pluie scintillent sur le pavé usé des pas des passants, mutants.... moi j'ai ceux du parvis dans les oreilles et nos rires-délires devant la cathédrale.
- La grande maison a laissé couler de l'encre de Chine derrière ses vitraux de couleurs... je voudrais boire la pluie, suspendue à tes lèvres.
- La maison ne dit rien, mais les murs me racontent une histoire en miroirs de feu-de flammes, passion d'amour.
- Ce soir, la maison sera sage, elle ne bougera pas d'un seul frôlement, mais elle garde en mémoire des images qu'elle me raconte, au détour de mes errances, et je me saoule de l'idée de toi, au plus profond de moi. Vive la joie de toi, Amour !
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- Il m'aime, un peu, beaucoup,...à la folie, pas du tout...
- Non, je recommence ailleurs, passionnément, à la folie, pas du tout,
- Je continue.... un peu, non comme ça, ça ne marche pas non plus,
- D'ailleurs, j'ai arraché tous les pétales, alors
- J'en prends une autre, maman ne verra rien,
- Elle ne les a pas comptées, pas les pétales, les fleurs.
- Il y a bien longtemps qu'elle ne joue plus à ces jeux-là...
- Moi, je passe mon temps à écouter pousser mes cheveux, c'est long, mais
- Ça ne me dérange pas, peut-être que les autres en prennent ombrage...
- Il m'aime, un peu, beaucoup, je désespère,
- D'ailleurs,
- Je pars chez le coiffeur.
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- La voir d'abord, de loin, comme ça, d'un oeil distrait, et puis la regarder dans son ensemble, comme une issue possible...oui, il va bien falloir en sortir de cette situation impossible.
- La regarder du haut en bas, doucement imprimer les courbes qui la galbent, le dessin de son cou, là-haut, les épaules parfaites, et puis ces fioritures qu'elle s'est accrochée, là, sous les oreilles. La taille un peu basse et dessous, tout ce qu'elle s'est ajouté pour ne pas directement frayer avec le sol.
- Enfin, la clef, le secret qui me tance, la poignée, quoi, pour la prendre enfin à pleines mains cette PORTE qui m'invite à partir.
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- La meilleure façon de marcher, c’est de mettre un pied devant l’autre...Jour après jour, pierre après pierre, de pavé en pavé, insidieusement, les pieds ont foulé, sagement, même chemin, vers le gagne-pain quotidien, alerte la gambette, doucement ralentie, il fallait maintenant compter avec les minutes, les respirations nécessaires et reprendre quand même, ne pas quitter la dignité et se dire, à la fin de la journée : j’ai fait l’aller-retour, et entre-temps, j’ai fait aussi ce que j’avais à faire . Le travail, c’est la santé, tu seras un homme, mon fils, et REVER ? REVER ? cueillez dès aujourd’hui, n’attendez pas demain, LA VIE.
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- Shooter dans le papier gras qui barre la route, mettre à l'ordure les
- réclames qui encombrent les boîtes à lettres, clouer le bec à des propos
- gênants, gommer de son champ de vision les détails qui polluent l'horizon,
- dégommer gracieusement de pauvres êtres humains encore emplis d'espoir,
- jouer au jeu de massacre , et pan et pan et ranpanpan, ouvrir la porte à
- tous les extrêmes...
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- Chris Coulon
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