| - ODE A JEAN MOULIN
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- L’herbe s’est remise à pousser à Dachau
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- Es-tu mort par un matin gris
- Dans le train qui t’emmenait vers l’enfer ?
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- As-tu réellement existé
- Jean Moulin
- Que je connais si peu
- Dont le nom résonne
- Comme un courage surhumain qui a souffert et péri
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- Dans ce matin gris de janvier
- Je parcours les petites rues du vieux Lyon
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- Des gones courent en tous sens
- Près d’une école qui porte ton nom
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- Par ce matin gris
- J’ai honte pour Lyon
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- A l’heure honteuse
- Du révisionnisme dans les facultés
- Un militant de Ras l’Front
- Brandit ton portrait
- Dans une manif improvisée
- Comme pour rappeler
- A la ville
- Qu’elle a été la capitale
- De la Résistance à la barbarie
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- A midi , pour me réchauffer
- Je mange un plat de tripes
- Trinquant avec un ancien déporté
- A ton passé noble de chef
- De ceux qui ont osé résister
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- Jean Moulin , as-tu existé ?
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- Pour moi , tu es un mythe
- C’est à dire un héros qui ne meurt jamais
- Dans cette France frileuse
- Qui acclamait Pétain et la collaboration
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- Tu as su unir tous les partis
- Dans le parti de la Vie
- Qui n’est jamais aussi belle
- Lorsqu’elle se trouve confrontée
- A ses pires ennemis
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- A l’heure où j’écris ces vers
- Mon pays se désespère
- Les bruits de bottes reviennent
- Dans les discours d’un certain Le Pen
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- Jean Moulin
- Si tu pouvais revenir
- Combattre l’ignominie
- Et enseigner à des esprits abrutis
- L’art de renaître
- Dans un avenir qui sourit
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- Jean Moulin
- As-tu réellement vécu ?
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- Tu es encore cette légende vivante
- Dans la ville endolorie par l’hiver
- Lyon , Roubaix , Paris
- L’Europe et le monde
- Ont encore leur gangrène de la Haine
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- Jean Moulin
- Si tu pouvais être mon père
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- Je serais le fils digne
- Partisan de toutes les libertés
- Qui par des tracts et des poèmes
- Abattrait le parti du mépris
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- Le temps s’est mis à passer
- Un film sur ta vie passe à la télé
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- Qui se souvient de Jean Moulin
- Cet homme qui a pris tous les risques
- Sauvant l’image de la France
- Sauvant l’image de l’humanité
- Sauvant les générations futures
- Me sauvant malgré les affres de la torture
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- La guerre est finie
- Les nazis ont été anéantis
- Pourtant leurs idées resurgissent
- Comme des spectres gérontes
- Par delà leurs tombes de l’infamie
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- L’herbe s’est remise à pousser à Dachau
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- Et à l’heure de la mondialisation
- Qui n’est pas l’humanisation
- On légifère encore
- Sur les français d’abord
- Laissant au bord de la route
- Les exilés , les sans-papiers
- Qui croyaient
- Qu’avec ton nom au Panthéon
- La France des Droits de l’Homme avait gagné
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- Es-tu mort par un matin gris
- Dans un train qui s’en allait
- Vers la barbarie ?
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- Jean Moulin
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- Ta mémoire brille comme une flamme
- Qui éclaire mes pas
- Dans l’incertitude de ce combat
- Perpétuant ton souvenir
- Dans ce poème
- Où j’espère tant
- Que l’humanité soit un désir
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- Jean Moulin
- Toi le mythe encore vivant
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- Merci d’avoir fait don de ta personne
- Merci au nom d’un militant de l’action
- Qui représente ceux
- Qui n’ont pas oublié les anciennes générations
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