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ODE A ARTHUR RIMBAUD
 
 
Pourquoi j’écris sur le Harrar
Ce désert rare
Que je ne connais pas
 
Un homme y est passé
Y a fait du trafic
Préférant oublier son passé
Quand il buvait l’absinthe
Dans les bars fangeux
 
Il se souvint
Y avoir écrit
Un chef d’œuvre de vie
En incompris
Lui qui voulait changer la Vie
 
Son nom est désormais dans les manuels
On le juge fou et marginal
Aventurier à la quête de l’absolu
 
Pourtant , pourtant
Il a prouvé que la Poésie se vit
 
Ancêtre de l’insoumission
Il a écrit sa Saison en Enfer
Et ses Illuminations
Révolutionnant un art
Qui était jusque là
Confiné à des cercles restreints d’esthètes
 
Adolescent
Il avait les poches trouées
Provoquant son monde de son monde
Qui était violent et impatient
 
Arthur Rimbaud
Sache que tes sens se sont déréglés
Dans ta recherche instinctive
Du plaisir et du beau
 
A ton époque
On pouvait découvrir la Terre encore
Le système et ses profits
N’avait pas atteint ta fuite en Afrique
 
Je rêve de te voir
Louer la nudité d’une indigène
Que tu caresses ensuite
Pour baiser son sexe parfumé
 
Adolescent prodige
Tu as fait ta route
En hippy du Temps des Cerises
Goûtant à tous les interdits
Faisant fi de Dieu
Que tu blasphémas
Dans l’évidence de ton existence
Aujourd’hui
Je me repose dans ma chambre
Et je te lis et te relis
 
Quoiqu’on en dise
Tu es l’initiateur de mai 68
 
J’ai l’impression de te voir sur une barricade
En fou maudissant l’ordre stéréotypé
 
Peut être
T’es-tu incarné
En Jim Morrisson
Qui symbolisa ta fougue instinctive
Cassée par l’ordre renégat
 
Tu as engendré des légions de poètes
Qui se sont alcoolisés
Marginaux aventuriers
Clochards désabusés
Qui ont vu en toi
L’apôtre de la liberté absolue
 
Aujourd’hui
Jeudi 1er août 2002
Je rencontre enfin ton mythe
Et dans un réflexe , je te dis merci
 
Grâce à toi
Les poètes prouvent qu’ils ne sont pas les putains du système
 
Ils vivent à part dans leur galaxie
Où ils travaillent à fignoler ton idéal
 
La Poésie est concrète
Comme mes rêves qui se répètent
Et après un long délire
Qui a chamboulé mes sens
Je m’invente un être nouveau
 
Arthur Rimbaud
Toi de la race des mutants
Tu es le premier qui a osé
Quand tu as fui l’occident
 
Quant à moi , où aller
Chaque coin de la planète est mondialisé
 
Alors , je résiste
Et dans une révolution illicite et clandestine
Je brandis ton programme
Décrit par tant de générations
De poètes aventuriers
 
Comme toi
Je vis en hérétique
En exclu qui s’autorise une différence
Et qui écrit
 
Ci gît dans les étoiles
Le grand Arthur Rimbaud
Qui a visionné l’ailleurs
Comme promesse de notre malheur
 
Ci gît dans mon esprit
Le poète maudit
Et dans un neuf règlement des sens
Je dépasse la folie
La stimulant de mes envies
 
Etait-ce à Charleville
Dans le crachin d’un matin d’automne
 
Je songe à la vieille religion
A toutes les religions
Qui tremblent et trembleront
Face à cette armée de poètes
Qui chantera la beauté de la Vie
Mystère qui ne sera jamais soumis
 
Arthur Rimbaud
Je venge pour toi la Commune de Paris
 
Arthur Rimbaud
Las de vivre dans un monde étriqué
Tu as réalisé le rêve de t’évader
 
Quant à moi ,
Isolé dans mon appartement
Je chante une étoile
Que tu as sans doute atteint
Toi le premier homme sidéral
 

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