Ca tourne rond, je crois...
 
Le rond, stationné près de l’auge bénite, évite de justesse le bouchon de vin offrant aux cons (vive !) un accompagnement de luxe aux mets proposés. Tout rond qu’il est, il n’est point bedonnant pour autant. Il ne mange pas, il regarde sans rien dire. Il souffre impuissant au désastre de sa moitié, si propre, si lisse. Quand elle n’est pas pliée dans tous les sens, en rose ou en papillon, nous la déroulons (bien loin du tapis rouge) sans pitié, car il n’est pas question de hiérarchie sociale ici. Qu’elle soit de mariage, de mamie ou d’grande surface, tout y passe. Mayonnaise des oeufs en entrée, sauce aux cèpes du coq au vin, un peu de vinaigrette de la salade et un petit bout de bavarois au chocolat, à chaque fois visitant l’orifice béant du canal gloutonnien du gouffre Robert. Avec maladresse, maman rajoute une touche dramatique - cerise sur le gâteau - en épongeant le café bien renversé ! Balade, fin de l’orgie, c’est le calme, complainte du rond qui, entre les miettes et les tâches, accueille son chiffon souillé, mais voilà, vite la tempête, l’abandon du rond pour de nouveau tourner...en rond. Point ! Non, enfin, rompu, passer au repas...sage !
 
Damien Amiot
 

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