A. Tu te souviens
 
B. Quoi.
A. Tes 17
B. Dix-sept…. Tu crois, dix-sept ? Que d’amour reçu. Que d’amour donné. Dix sept vraiment ?
A. Je ne parle pas de ça. Tes dix sept ans !
B. C’est loin.
A. Et tes vingt ?
B. Je n’étais pas finie d’être commencée à l’époque.
A. Tes trente ?
B. Je m’en souviens oui. J’ai eu la gastro. La gastro de chez gastro. Bonjour les détails.
A. Passons. Tes quarante.
B. Mais qu’est-ce que tu veux ? Qu’est ce que tu cherches ?
A. C’est quoi ce temps qui passe ?
B. Les rides ?
A. Des paillettes quand on y songe, des diamants pour lancer plus de feux.
B. Les yeux, ils pâlissent. La lumière est plus basse.
A. On dit qu’on est plus lucide.
B. L’addition alors, l’accumulation, la collection. Mes dix sept. On y revient.
A. On oublie beaucoup
B. Toutes les bières qu’on a commandées et bues
A. Le nombre de fois où l’on a tourné la clé dans le démarreur. Pour partir.
B. Les insectes qu’on a zigouillés. Crac les araignées. Crouic les moustiques.
A.Tu sais quoi ?
B. Dis.
A. Les années c’est comme des piqûres d’un vaccin qu’on ne sent pas.
B. Tu crois ? Vraiment ? Dix sept. Seulement dix-sept ? C’est beaucoup dix sept. Tu crois. Dix sept ? Ça ferait dix-sept ? C’est possible dix sept ? C’est pas beaucoup dix sept. Dix sept ? tu crois vraiment ? dix sept…. (diminuendo, ad libitum….)
 
5 avril 6 mai 2003
 

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