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Sans vous l’amour...
 
 
L’Amour espiègle, volage
 
Absorbe et se résorbe
 
S’éveille puis s’enraye.
 
Repos sans roulement, d’une idée à oublier partiellement
 
Tantôt le rêve parachève l’envie furieuse
 
Tantôt les confins du sommeil rapatrient les assauts de l’image
 
 
Ce corps, en maître de meute
 
Détourne la raison et accapare les rênes
 
Tensions brusques et viles me souillent.
 
 
Un fléau s’abat ; me débats, rien n’en fait état.
 
 
Seul, l’esprit lutte, exécute le refus
 
Le corps lui cède, n’entend rien
 
Exige hurle et me frappe encore, encore.
 
 
Agite un péril où je tends les bras.
 

Elle a cessé de m’aimer
 
Moi, je n’ai que ma douleur,
 
Les larmes nées de l’espoir
 
Périssent et s’acharnent à me faire trembler.
 
 
L’amour survient
 
Sans aucune liberté
 
Dresse la passion et la désenchaîne ;
 
 
L’homme enfreint
 
La loi qui l’érige
 
Celle de ne pas souffrir ;
 
 
 
Refuser d’entendre, de comprendre
 
Refuser cette désertion,
 
Trahison faite à son cœur
 
 
Aimer ; ferme volonté
 
D’agir pour elle
 
Et ne voir en elle
 
Qu’un être à aimer.
 
 
Ne plus aimer ; absence soudaine
 
De l’effleurement du désir partagé
 
Un lien s’accorde à un tout autre lien
 
Celui du souvenir qui en appel à la rupture.
 
 
Aimer
 
Attendre un retour
 
Règne confiant de confidences précieuses
 
Escorte attentive, dissuasive, rarement évasive
 
 
Aimer c’est croire à autrui
 
S’immerger en une pensée particulière
 
Côtoyer ces mécanismes
 
Démarche émotionnelle, simple balbutiement,
 
De Gestes indigestes et Gestes d’esthètes
 
 
Etre aimé c’est s’aimer un peu plus encore
 
Quand on remarque aussi ce manque d’estime portée à soi même
 
On conçoit la dérision portée à l’ignorance de l’autre
 
Angles des rues, Voisin du coin, Postier Caissier Eboueur du quotidien
 
 
Comment accepter autrui
 
Alors que nous reconnaissons à peine notre identité
 
Identités falsifiées toutes porteuses de faux papier
 
D’imprimés verbaux sinueux nauséeux poreux insidieux
 
 
Aimer c’est avérer au monde
 
La richesse continue et changeante de l’homme
 
Décidé à vivre, sans la vivre
 
Décidé à poursuivre, ce qui vient de suivre
 
 
Avérer au monde que l’amour
 
Détient une parcelle de cette mise en scène
 
Appelée, existence
 
Appelée à exister.
 
 
Alors aimer c’est se créer
 
Répandre en l’autre
 
Ce qu’on est, sans s’en douter ;
 
Un apprentissage des sens
 
 
Imposant héritage
 
Fuselage de notre carcasse
 
Il nous fait prendre un certain âge
 
Et nous en fait tourner des pages.
 
 
Aimer d’un regard
 
La passante déroutante,
 
Percevoir en elle
 
Ce qui nous parvient d’elle.
 
 
Aimer l’odeur d’une peau
 
Déclinante d’un corps,
 
Une voix bride d’émoi
 
D’une danse bien pensée
 
 
Une pensée,
 
Une démarche
 
Une folie délibérée
 
Une pointe d’aisance
 
Une incommodité fausse timidité
 
Une lèvre
 

L’amour
 
Liberté de parole
 
Liberté d’être
 
 
Amour, oh mon amour, m’entends tu ?

Florian Libéral .05/04