Saisir l'arc irisé
D'un ciel après la pluie,
Tendre l'oreille au vent
Qui sonne dans les feuilles
Du grand chêne vivant
Qui me berce et m'accueille,
Musique sans instrument
Que de Dame Nature,
Écoutez la chanter
La symphonie d'azur.
Frôler d'un pied fragile
La rosée du matin
Laisser sur mon visage
Ruisseler l'eau du ciel,
Remercier les nuages
De m'en donner encore.
Humer à pleins poumons
Les senteurs de printemps
D'automne ou bien d'hiver,
Qu'importe !
Odeur de pré coupé,
Parfum de romarin,
Brise de glace,
Encore, qu'importe !
Suivre des yeux
Le vol de l'hirondelle
Ou la danse macabre
De la corneille avide.
Traquer la bonne étoile
La prier de se faire
Filante !
Vite, un voeu !
Scruter à l'horizon
De la vague légère
Le plus beau rayon vert
Qu'on ne m'aura jamais
Donné à rêver.
Garder au fond du coeur
Des tricotins de joies,
Les porter en colliers
S'en remplir à jamais
Comme on gonfle une bulle.
Fermer à double tour
La porte aux rumeurs
De guerres imminentes
Et de nappes gluantes,
De calottes glaciaires
A l'âme suicidaire.
Se planter tête haute
Dessous la voie lactée
Traquer la bonne étoile,
La prier de se faire
Filante !
Et d'aller sur le champ
De nos espérances
Décapiter la bête humaine.
 
Chris Coulon, Janvier 2003

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