ACCUEIL

Une vue étendue des corps
 
Elle est là
Vêtue ou nue ;
Allongée
Sur ces draps au dos usés
De plaisir emmagasiné
Veille après veille ;
Aux heures de l’insouciance.
 
Mes pas s’approchent,
Agenouillé
Mes mains prennent le relais,
Accrocheuses
 
Les tissus se soulèvent voltigent s’échappent
Les derniers remparts font face
Les dessous en noir se découvrent,
Beauté Douceur fleurissent bout à bout.
 
Peau au contact
Chaire intacte
Prise avec tact
Place aux actes.
 
Eloge en caresse
Rien ne presse ;
Splendeur des nus
Aperçu ténu.
 
Oh ! Yeux malicieux
Tendancieux
Oh ! Cris en alertes
Voyagé  Voyagé
 
 
Mot simple mais vécu.
Où la mémoire retiendra
Ces ravages salivaires
Ou les tumultes de nos langues sanguinolentes de plaisir
Ne faisaient qu’être plus furieuses à chaque union.
 
***
 
Dernier Instant
 
Le soldat au grand cœur
Est tombé un de ces soirs
Où pris pour cible
La balle déserta le vide
Et se figea.
 
Debout
Impassible 
L’espoir détenait
La dernière once de vie,
Il partir alors l’accomplir.
 
Il avait comme intime conviction
Que bien des fois
Côtoyant le bonheur dans les bras de sa femme
Devait alors ; avant son souffle ternis
Là retrouver
 
Rien ne le tenait plus à la vie
Que la douce représentation de sa féminité
Ange de candeur Démon à ces heures
Elle était tout pour lui.
 
Les pas lourds d’une chute annoncée
Galvanisaient son approche élancée
Le masque déclinait ces peurs
Peur de crever, seul, sans elle.
 
Au seuil approchant
Aperçue en ce seuil
Cette silhouette aux émanations anagogiques
Apaisante, d’une insoutenable légèreté.
 
De ce regard élogieux
S’évanouirent alors ces sens
Sa chaire pantelante le quitta précipitamment
La palpitante révélation ne fut en ces termes prononcée
 
Le doux sommeil veille à l’union des coeurs
L’un endormi
L’autre endolori
Nous ne sûmes qui tomba le premier
 
Il est parfois murmuré ; que l’un rejoignit l’autre
Ou que l’un des deux, continua de recueillir, les déités de l’existence.
Il est parfois entendu ; qu’à chaque guerre, un duo se mêle
Et qu’ils se retrouvent alors, dès leur éveil.
Une forme d’éternité repose sur eux
Moi je ne suis que la mémoire
 
 
L’Instant des Bonheurs,
L’Instant des Honneurs,
L’Instant Inébranlable
Des tressaillements de l’être humain.
 
Moi ;
Je ne suis que la mémoire
Eux ;
Le penchant à la vie.

Florian Libéral