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Dans les boîtes à chaussures il y a des photos
 
Lire dans les jambages des jours heureux
L’insouciance jeunesse au sourire carnivore.
Les clichés jaunis de celui-ci, celle-là
Se revoir en culotte courte, cheveux en brosse
Penser au temps passé en conjuguant l’avenir
Traces de bromures mortelles aux sentiments
Un regard et c’est déjà trop tard,
La tendresse se fige sur papier glacé.
 
Le monde traîne son album souvenirs,
Mais personne pour l’ouvrir.
Personne pour voir les images,
Ni lire les mots du grand cahier de vie
Toujours recommencer.
Les guerres, les famines, les maladies,
Le tremblement de la terre, les morts.
Mais que font les vivants ?
Ils laissent des traces pour guider le suivant,
Des traces inscrites dans le marbre,
Dans l’ivoire des parchemins,
Des traces de sang.
Et l’homme s’en lave les mains.
 
Dans les boîtes à chaussures il y a des photos.
Celles d’une vie :
La mienne.
Ma route serait désert sans le tracé des autres.

Bastian 4/0/04