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L’Afrique implose, l’Afrique explose
 
 
Écoutez ces quelques vers
Ils vous plongeront dans l’effroi de l’enfer
Et vous entendrez les cris de douleur d’une mère
Dont le sang n’a jamais cessé de couler
Malgré les années les siècles écoulés
Une terre en deuil perpétuel
Ethniques clivages, esclavage, colonialisme, décolonisation,
Néo colonialisme, corruption, malversations, tribalisme
Luttes de pouvoir fratricides, génocides
Tel semble être le lot de l’Afrique
Je cherche une lumière dans la nuit noire
Je lutte pour garder une petite lueur d’espoir
Car je suis un de ces poètes prophètes qui d’amour se meurent
A l’extérieur de leurs frontières
Car je suis un de ces poètes prophètes qui pleurent
Et rêvent d’une Afrique plus fière
Et d’un continent moins incontinent
J’aime ma terre mère, je l’aime
Beaucoup plus qu’un peu
Passionnément à la folie même
Bon Dieu
Souffrez de la couleur du texte
Sentez cette odeur de mort pestilentielle
Souffrez de la couleur du contexte
Le malheur est exponentiel
Kigali Freetown Bunia villes cruelles
Des rebelles des milichiens des pseudo militaires dans nos ruelles
L’Afrique est la banlieue du monde immonde
Et la banlieue est en feu
A mille lieues du Nouveau monde
L’Afrique implose
L’Afrique explose
La sauvagerie et la barbarie se portent bien à Moronvia
Capitale d’un Libéria loin d’être libéré de ses démons
Et plongé dans le chaos
Des populations dépassées déplacées chassées
Pourchassées assassinées ITURI rime avec tueries
A nouveau la région des grands lacs craque
Moi aussi sous le poids des maux
Je zappe et mate le J.T.A en V.O, j’avoue ne pas trouver de mots
Car ce que je vois me peine me fout tellement la haine
Cette terre que j’aime traîne encore ses chaînes
Le peuple a peur le peuple meurt
La démocratie restera-t-elle chez nous une idée idéale ?
J’ai pensé que nos rois pardon nos présidents à vie pourraient voir
Qu’ils nous font du mal
Alors dans un sursaut d’honneur
Ils se rendraient à l’évidence de leur incompétence
Et par devoir
Ils rendraient le pouvoir au peuple
Quel leurre de croire qu’il puisse y avoir un soupçon de grandeur
Dans le coeur de ces petits chefs à l’appétit sourd et aveugle
Le peuple a faim et ses souffrances sont sans fin
De l’Algérie au Zimbabwe
L’Afrique implose l’Afrique explose
 
Clic clic ils ont vidé leur chargeur le peuple est criblé de balles
Je me sens mal
La revue de presse des pays Africains est une compile de drames humains
Des nouveaux nés nouveaux morts
Des bébés qui doivent apprendre à courir avant même de savoir marcher
Car les milices de la mort se nourrissent même du sang des nourrissons
Conduites par des chefs de guerre assoiffés de pouvoir
Des hommes s’entretuent et ne jugent même plus bon de savoir
Pourquoi... tant de haine tant de cruauté d’inhumanité
SOUNDIATA, CHAKA le royaume est divisé démuni
Munitions et armes sont fournies
Par des vermines occidentales
A des fadas qui se prennent pour des soldats
Imbibés d’alcool, la cervelle calcinée par la drogue
Des brigands embrigadés jouent les brigadiers
Et torpillent, pillent leur propre peuple
Les armes à la main ils font régner la terreur
Et se livrent à des exactions insoutenables sur les populations
Éventrant des femmes enceintes, violant des p’tites gosses devant
leurs mères
Mutilant maris et pères
Amputant des familles entières de leurs membres
Ces chiens dépassent toutes les bornes et vont trop loin, ils conduisent l’Afrique à la morgue.
Bandes de chiens vous êtes en guerre, soit ! Vous bavez sur les richesses minières de nos pays
Attaquez-vous aux forces gouvernementales, combattez à armes égales
Entre-tuez-vous même si vous voulez ça m’est égal
Mais par pitié laissez les civils en dehors de vos querelles de pouvoirs
et de vos guerres
Trop de sang a été versé, pour des diams du pétrole ou de l’or
Qui engraissent des porcs et des crapules sans scrupules
Trop de sang a été versé, au nom du ciel et de ce qui vous reste
d’humanité, entendez le cri de R.S.F (Rappers Sans Frontières) la paix et l’unité pour les peuples peace and unity one love for us
GOD BLESS THE USA (United States of Africa)
C’est ma prière devant l’Eternel
La vie n’est pas une valeur marchande
Y en a marre que notre peuple soit sacrifié sur un autel
De cupidité béante et d’injustices sanglantes
Le soleil des indépendances s’est levé dans nos pays souvent dans des convulsions
Ceci expliquant cela, comprends-tu à présent les sentiments de méfiance et répulsion
De mon peuple à l’égard de la politique du tien ? Oeuvrons ensemble pour que la fusion
Et union de nos peuples se fassent, que les effusions de sang laissent place à une pulsion
Plus forte de vie et d’espoir
Oeuvrons ensemble pour que les p’tits anges de là-bas et d’ailleurs connaissent un monde meilleur
Mais en attendant que votent les bêtes sauvages
L’Afrique implose, l’Afrique explose
 
Pourtant, dans un village d’irréductibles
En terre d’Afrique Romantique
Un peuple à la culture métisse résiste à des envahisseurs et à des monstres invisibles
Contre toute attente, de toute la force latente de son âme
Un peuple traverse la nuit noire de sa peau grâce à sa flamme
Un peuple ouvert aux autres parvient à se préserver des travaux de
l’univers pervers
Un peuple d’enfants de toute la terre donne une véritable leçon
d’humanité au monde
Refusant d’être noyé sous les flots de l’inessentiel et du super
superficiel
Entre le paraître et l’être, ce peuple attaché à ses traditions a tranché sans flancher
La spiritualité est au centre de son existence, métaphysique est sa croyance
L’amour y est plus qu’un sentiment, une valeur sacrée
Et tout ce que veulent les hommes de mon village
C’est du pain pour leurs gosses
Et des roses pour leurs femmes
 
Marc-Alexandre Oho Bambe - mai 2004